KATA 型形
KATA 型形

Les kata … un ensemble de formes rigides dont on devient prisonnier sans beaucoup d’espoir de s’en libérer. Des situations d’un combat symbolique sans grand rapport avec la réalité, une lassante répétition des mêmes mouvements conduisant inexorablement à des gestes mécaniques, sans âme, qui finit par procurer un faux sentiment de sécurité …

Pratiquant le Jō et le Iai depuis 1969, je pense savoir de quoi je parle. Pardonnez-moi cette introduction très négative du terme « kata », mais c’est comme cela que je l’ai ressenti au début.

Ce n’est que très progressivement que j’ai fini par découvrir la richesse incommensurable de ce merveilleux système. C’est également grâce à ce système qu’après 53 ans de pratique, je suis sain et sauf, sans blessures importantes. J’ai fini par réaliser qu’il n’y a pas d’autres voies pour apprendre un art martial traditionnel (kobujutsu). Cette voie permet d’affiner les techniques sans prendre trop de risques, ce qui est plus difficile dans un système libre …

Il ne faut pas oublier non plus que les kata traditionnels comprennent des messages qui ne deviennent visible que bien plus tard à condition de bien respecter l’ordre des kata et des séries.

Et puis il y a la « cerise sur le gâteau » … un jour que je pratiquait une série avec un de mes plus ancien élèves, je répondis à une de ses attaques différemment de ce que j’aurais dû faire … Mon élève, sans hésitation, réagit d’une façon différente, instantanément … Notre kata pris une direction que nous n’avions jamais testée auparavant, et ce pendant plus d’une minute … jusqu’à la technique finale. Et c’est avec un grand sourire que nous nous sommes regardés. Je n’oublierai jamais ce moment.

Encore récemment, après toutes ces années d’enseignement et de pratiques, je découvre de nouvelles choses dans ces kata que j’ai faits des milliers de fois. C’est chaque fois une merveilleuse découverte. Comment n’y avais-je pas pensé avant ??

Tout cela pour vous dire que je continuerai toujours à encourager les pratiquants autour de moi à se soumettre aux kata, à y rechercher les perles qui s’y trouvent (mais il faut la chercher).

Et c’est avec un salut que je termine cet article.

PAR PASCAL KRIEGER – www.budonoshodo.com

Source : Numéro 22 de Yashima (Décembre 2023)