柔軟心
Esprit flexible

Le message est clair, soyez souples, doux, avec autrui, avec vos élèves, vos maîtres, bref, avec votre entourage quel qu’il soit …

Je pourrais m’arrêter là, mais le premier kanji me parle beaucoup… Bien que prononcé Nyū dans ce contexte, c’est le Jū de Jūdō. Ayant pratiqué cet art depuis 1963, à Montreux, puis à Genève, puis quotidiennement pendant 7 ans au Kōdōkan Jūdō de Tōkyō ainsi qu’à Chicago. J’ai offert mon jūdōgi à un élève il y a environ 5 ans, trop âgé pour assumer les chutes, les clés de bras et les étranglements…

Mais c’est en Malaisie que j’ai profondément compris la notion de Jū. Chez Me P’ng Chye Khim, professeur de Tai Chi, Chi Kong et Sao Lim (aussi écrit Shaolim), il y avait une hallebarde traditionnelle, avec un manche en bois souple de plus de 2 mètres, se terminant par une grande lame recourbée. La pratique de cet art était d’agiter le manche en vois d’un mouvement très vigoureux, ce qui donnait à la lame une énergie incroyable. Impossible de situer où était la lame pour l’adversaire en face… J’ai été très impressionné par cette arme.

Puis dans l’étude de l’origine des kanji, voilà que j’apprends que le kanji Jū est une description de cette arme. La partie supérieure est la description de la rame, les trois derniers traits en dessous, c’est l’arbre, ou le bois, donc le long manche… Cela m’a fait comprendre le sens de la souplesse en Jūdō. Une souplesse extrêmement dynamique…

Tout cela pour dire que Nyū Nan Shin n’a rien à voir avec la mollesse, mais une souplesse dynamique empreinte de douceur… En vous souhaitant à toutes et à tous une belle année 2024 du dragon (en voilà un exemple de souplesse dynamique).

PAR PASCAL KRIEGER – www.budonoshodo.com

Source : Numéro 23 de Yashima (Avril 2024)